Quand j’ai commencé à peindre, il y a vingt ans, je peignais de la maison. J’avais choisi un mur, dans un coin de mon loft, près d’une fenêtre, et c’est là où je m’installais pour créer. L’espace était agréable, mais je me sentais à l’étroit et je passais mon temps à ramasser et à nettoyer… Je rêvais d’avoir un atelier, un espace à moi où je pourrais vraiment me déposer. Un espace où je me sentirais libre de tout faire. En 2008, j’ai fait le grand saut et j’ai loué un local dans le Mile End, à Montréal. Ce jour-là, ma création a changé. J’ai commencé à travailler des grands formats. Je pouvais peindre par terre ou au mur, je pouvais déborder, m’étendre, salir, essayer, oser… J’ai commencé à travailler sur plusieurs tableaux en même temps en utilisant des gros rouleaux de toile que je découpais et taquais au mur. Mon geste est alors devenu plus libre, plus large, plus spontané.

Des ateliers, j’en ai eu beaucoup. Je les ai tous aimés. Même les plus crades. L’atelier est un lieu intime, un espace sacré, un laboratoire. C’est mon refuge et honnêtement, il n’y a pas un endroit au monde où je me sens mieux ! Ça m’a donné envie de partager avec vous des souvenirs de chacun des lieux qui ont abrité ma création.