J’ai besoin de beaucoup de solitude pour créer. Je chéris, protège et savoure chaque moment où je me retrouve seul dans mon atelier. Si j’aime cette solitude, je dois aussi en sortir pour nourrir ma création et c’est dans le contact avec les autres que je reçois le plus de stimulation. L’humain m’intéresse. Le corps humain, la psyché humaine, les relations humaines, tout cela me fascine.

À ce jour, j’ai surtout peint et sculpté des gens seuls, souvent les yeux fermés, toujours en quête de paix intérieure et de douceur de vivre. Tout à coup, j’ai envie d’autre chose. La pandémie m’a donné soif de l’autre. Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, ne plus pouvoir prendre mes enfants dans mes bras, ne plus pouvoir voir mes amis, savoir que des gens que j’aime sont seuls, j’ai trouvé ça difficile. De ces grandes épreuves naissent souvent des mouvements spontanés de solidarité qui nous rappellent qu’ensemble, on peut faire de bien belles choses. De grandes choses.

Ça m’a donné envie de me pencher sur une collection de sculptures qui parlent d’entraide. J’ai eu l’idée de sculpter des petits grimpeurs. Certains grimpent seuls, d’autres font équipe. Ils incarnent la mobilisation, l’engagement, l’effort collectif, la solidarité, le dépassement de soi.

Que l’on parle de pandémie, de la crise des changements climatiques, des grands conflits mondiaux dont la guerre en Ukraine, des catastrophes naturelles qui sèment la mort et la destruction au passage, ou encore, à plus petite échelle, de drames humains qui frappent une communauté, une famille, un individu, la mobilisation et la solidarité demeurent la plus belle réponse qui soit.